La dimension progressiste du libéralisme n’est pas seulement visible dans la part active qu’il a prise, à la fin du XIXe siècle, dans la lutte contre l’absolutisme de l’Ancien Régime et la définition de droits politiques nouveaux. Elle est également évidente en matière sociale. Cela apparaît à la fois dans les fondements théoriques du libéralisme et dans sa pratique au XIXe siècle, durant lequel il tint, en France, le haut du pavé.
(...) Libéralisme et protection de l’individu sont intrinsèquement et historiquement liés - et même inséparables tant il est vrai qu’un désir de sécurité inassouvi bride les énergies des individus. Encore faudrait-il, pour qu’un tel système [de protection sociale privée] puisse advenir, que le traditionnel impérialisme des acteurs de la protection sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui, syndicats et Etat, cède la place à une plus grande modestie. On n’en prend visiblement pas le chemin, la dernière évolution du droit, en la matière, étant l’augmentation de la CSG (contrepartie de la diminution des cotisations maladie), qui couronne cinquante ans d’invasion de l’assurance sociale par l’Etat. L’impôt finance la quasi-totalité d’une assurance maladie désormais nationalisée malgré des apparences paritaires.
Et les conséquences de cette étatisation ne se sont pas fait attendre : bureaucratie, déficit et déresponsabilisation - ce que le génial Bastiat avait prévu cent ans avant l’unification des assurances sociales à la Libération et cent cinquante ans avant la généralisation de la CSG.
(...) Si le libéralisme tient l’association volontaire pour le schéma d’organisation idéal, c’est parce que c’est elle qui assure non seulement la préservation des droits politiques et la prospérité économique, mais aussi le progrès social. A contrario, la lente faillite de ce monstre bureaucratique qu’est devenue la Sécu le montre avec éclat.
Extrait de l'Aveuglement français, de Philippe Manière (1998).
20.6.05
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